Tandis que les rayons du soleil inondaient la scène principale et que Stray Kids mettaient la touche finale à leur performance, les coulisses s’animaient d’une effervescence toute particulière. C’est là que nous avons pu croiser les sideliners, ces artistes en devenir qui partagent l’affiche avec la tête d’affiche. Loin des projecteurs, nous les avons rencontrés et échangé avec eux sur leurs parcours, leurs aspirations et leurs craintes, offrant ainsi un aperçu plus intime de leur univers artistique.
Et c’est Alec Benjamin qui commence notre série #ConfidencesdeCoulisses
Alec Benjamin, né le 28 mai 1994 à Phoenix, Arizona, est un artiste américain qui a su se démarquer par son authenticité et sa capacité à créer un lien indéfectible avec son public. Son succès international a commencé avec la sortie de son single “Let Me Down Slowly” en 2018, qui a atteint le top 40 dans plus de 25 pays et accumulé plus de 1,7 milliard de streams sur Spotify. Depuis, il a continué à partager ses récits à travers ses albums et ses performances en direct, notamment lors de prestigieux festivals comme le BST Hyde Park Festival et le Mad Cool Festival, cette annee-même. Deux événements majeurs que vous avez pu vivre en exclusivité avec la DL Team pour Blender Magazine Paris.
L’artiste a réussi à se démarquer par une philosophie artistique ancrée dans la narration. Alec Benjamin met un point d’honneur à être authentique dans ses paroles, ses pensées et ses performances, persuadé que la vérité dans l’art est essentielle pour créer un lien réel avec quiconque l’écoute. Il narre des histoires personnelles et des expériences vécues, facilitant l’identification avec ses chansons.
Alec n’hésite d’ailleurs pas à montrer sa vulnérabilité à travers ses écrits. Il aborde, à coeur ouvert, des sujets comme les hauts et les bas de la vie, les effets de la socialisation sur la société et ses propres luttes personnelles.
L’homme que nous avons rencontré dans les coulisses du BST Hyde Park Festival est non seulement un artiste honnête et à fleur de peau, mais aussi un véritable conteur, dont les paroles résonnent profondément auprès de ceux qui les écoutent.
Blender Magazine Paris : Salut Alec, c’est un plaisir de te recevoir aujourd’hui. Comment tu te sens ?
Alec Benjamin : Je me sens reconnaissant d’être en vie et heureux d’être à ce festival. Je pense aussi que je dois arrêter de m’inquiéter au sujet de ce que je ne peux pas contrôler. Voilà comment je me sens.

Blender Magazine Paris : J’ai assisté à ton spectacle plus tôt. C’était incroyable. Quelle réaction attendais-tu du public aujourd’hui ?
Alec Benjamin : Je n’avais pas vraiment d’attente particulière, car je pense que chaque spectacle est différent. Je ne jouais pas vraiment pour mon public non plus puisque, bien évidemment, je ne suis pas la tête d’affiche aujourd’hui. J’espérais juste conquérir quelques nouvelles têtes. J’espère que certaines personnes qui n’ont jamais entendu ma musique seront désormais plus enclines à l’écouter.
Blender Magazine Paris : Durant ton ascension en 2017-2018, la scène musicale était dominée par le hip-hop. Comment as-tu su trouver ta place en tant qu’auteur-compositeur-interprète dans un paysage musical si différent ? Encore aujourd’hui.
Alec Benjamin : C’est tellement vrai… On observe aujourd’hui une énorme vague d’auteurs-compositeurs-interprètes, surtout avec ce qui se passe dans la musique country. En 2017-2018, je pense que c’étaient les auteurs-compositeurs-interprètes britanniques qui perçaient, peut-être certains d’Australie… Mais c’était majoritairement du hip-hop, effectivement. Je pense d’ailleurs être moi-même influencé par le hip-hop d’une certaine manière. En fait, je fais juste ce qui me vient naturellement, indépendamment de ce qui se passe à ce moment-là dans l’univers de la musique.
Blender Magazine Paris : Et comment décrirais-tu ton son ?
Alec Benjamin : Je suppose que ce n’est pas à moi de le dire. C’est aux gens d’écouter ma musique et de décider où je me situe. Je fais juste la musique telle qu’elle me vient et j’espère qu’elle trouvera son chemin. Mais la vérité est que j’ai du mal à trouver ma voie. En ce moment, il y a un grand mouvement folk-country. Bien que je sois un auteur-compositeur-interprète, je ne suis pas un artiste folk. J’intègre des sons électroniques dans ma musique et la vérité est que je me sens perdu maintenant. Je ne sais pas réellement si j’ai trouvé ma place. Je ne sais pas non plus si je sais exactement comment la trouver.
Blender Magazine Paris : Tu as d’ailleurs mentionné te sentir en insécurité dans l’industrie musicale malgré ton succès. Comment gères-tu ces sentiments et qu’est-ce qui te motive à continuer ?
Alec Benjamin : Ce qui me motive, c’est mon amour pour la performance… J’ai un TDAH… Ma concentration me lâche… Gérer ces sentiments ? Je ne le fais tout simplement pas. Je me sens en insécurité en ce moment même. Ces derniers temps, je m’interroge, à savoir si mes chansons se portent aussi bien que je le souhaite ou si les gens m’aiment. Je ne suis pas vraiment bon pour gérer ce genre de choses. Heureusement pour moi, j’ai la chance d’avoir un excellent soutien de la part de ma famille. Ma famille m’aide à traverser beaucoup d’épreuves et de tribulations. À part cela, je pense que j’apprends encore à naviguer dans beaucoup de ces insécurités. J’essaie de lâcher prise de plus en plus. Je ne sais pas… Je ne suis pas sûr… Je ne fais juste pas du bon travail.
Blender Magazine Paris : Ta musique raconte souvent des histoires et crée des personnages. Comment développes-tu ces récits et quel rôle jouent-ils dans ton processus d’écriture de chansons ?
Alec Benjamin : Tes questions sont vraiment excellentes.
Blender Magazine Paris : Merci.
Alec Benjamin : Comment je développe les récits ? Je pense que le processus est parfois différent. J’avais l’habitude de commencer par une scène. Je ne savais pas ce que signifiait la scène. Je devais écrire le reste de l’histoire. D’autres fois, je commence aujourd’hui par la punchline. Ensuite, je dois comprendre ce qu’est le début de l’histoire. J’ai raconté des histoires un peu différemment ces derniers temps. Une de mes chansns s’intitule ‘I Built a Friend’. Cette chanson est juste parti du titre. Je me suis dit, qu’est-ce que cela signifie ? J’ai essayé de le comprendre et de la travailler à partir de là. C’est comme ça que je procède. Si ce que je dis a du sens…
Blender Magazine Paris : Plutôt, oui. Tu as un jour parlé de la peur que chaque projet soit ton dernier. Mais pourquoi ? Comment crées-tu cet équilibre entre la peur qui t’habites visiblement et ce processus créatif que tu viens de décrire ?
Alec Benjamin : Je ne sais pas créer d’équilibre. Bon nombre de fois, quand je fais de la musique, je ne peux juste pas m’empêcher de m’inquiéter que ce soit ma dernière chanson.
Blender Magazine Paris : Pourquoi ?
Alec Benjamin : Je ne sais pas… Parfois, j’ai l’impression que c’est trop beau pour être vrai.
Blender Magazine Paris : Merci beaucoup pour votre temps.
Alec Benjamin : Vos questions étaient si réfléchies.
Blender Magazine Paris : Eh bien, en tout cas, merci Alec.
Alec Benjamin : Tes questions étaient si réfléchies.
Blender Magazine Paris : Merci.
Alec Benjamin : J’ai vraiment apprécié.
Questions et coordination : Demona Lauren
Multi-assistance et photographie: Nicole Giraldo
Des remerciements à toute l’équipe du BST Hyde Park Festival, notamment à M. et aux artistes
